DONNEURS D'ORGANES ET DE TISSUS
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donneur vivant
Donneurs décédés
Donneur décédé à cœur battant : Organes et tissus
La mort encéphalique:
Cette forme de décès, peu fréquente, s'observe uniquement en milieu hospitalier dans les services de réanimation ou de soins intensifs et fait suite à des événements violents (traumatisme crânien grave, accident vasculaire cérébral, etc.). Ce décès correspond à l'arrêt irrémédiable de la perfusion sanguine du cerveau aboutissant à sa destruction alors que tous les autres tissus sont vivants grâce essentiellement au maintien de la respiration artificielle. Cet état de mort encéphalique est mis en évidence par des examens cliniques répétés puis confirmés par un examen paraclinique défini dans le Décret du 2 décembre 1996.
Le défunt est majeur et n'est pas placé sous mesure de protection légale :
l'équipe médicale consulte systématiquement le Registre National
des Refus afin de s'assurer que la personne ne s'était pas inscrite
comme opposante au prélèvement d'organes et de tissus. Ce registre
informatisé et automatisé, géré par l'Agence de la biomédecine,
n'est qu'un des moyens prévu par la loi pour exprimer son opposition
à partir de l'âge de 13 ans. Dans le cas où la personne est inscrite
sur le Registre le projet de prélèvement est stoppé définitivement.
Dans le cas contraire, l'équipe médicale rencontre ses proches afin
de rechercher à une éventuelle opposition au prélèvement exprimée
par la personne de son vivant.
Le défunt est mineur, ou majeur placé sous mesure de protection légale :
l'équipe médicale doit obtenir l'autorisation écrite de chacun des
titulaires de l'autorité parentale ou du tuteur. C'est donc dans
ces seules circonstances qu'est demandée une autorisation de prélèvement.
Donneur décédé à cœur arrêté : Tissus
Cette forme de décès, la plus fréquente, caractérisée par la destruction du cerveau, l'arrêt du cœur et de la respiration de façon persistante permet d'envisager dans pratiquement tous les cas un projet de prélèvement de tissus. En pratique : dans la mesure où ce décès se produit dans un établissement de santé autorisé a mettre en œuvre ces prélèvements. Les démarches entreprises pour rechercher une éventuelle opposition manifestée par la personne de son vivant est identique au cas précédent.
En résumé: La loi française est basée sur le consentement présumé
au prélèvement d'organes et de tissus jusqu'à preuve du contraire
établie par le Registre National des Refus ou par tout autre moyen.
Le prélèvement d'organes et de tissus est effectué chirurgicalement
dans le respect de l'apparence du corps, il ne modifie en rien les
suites du devenir du corps souhaitées par le défunt ou sa famille
et n'entraîne aucun frais supplémentaire par rapport à un décès
non suivi de prélèvement.
L'anonymat entre la famille du donneur et les receveurs est totalement
préservé.
Donneur décédé à cœur arrêté : Organes
Ces prélèvements sont pratiqués
dans de nombreux pays avec des résultats satisfaisants des
greffes. Depuis Aout 2005, le frein réglementaire est levé
en France ou il est maintenant possible de prélever les reins
de sujets décédés d'un arrêt cardiaque,
selon un protocole précis, dans quelques centres participants.
Après constat de mort, il est mis en place un système
de perfusion in situ des organes. Le temps pendant lequel il est
possible de prélever ces organes est très court. Pour
prélever les organes une condition est indispensable : s'assurer
de l'absence d'opposition du sujet décédé,
par le registre national des refus et l'entretien avec les proches.
Donneur vivant
Les transplantations à partir d'un donneur vivant sont presque exclusivement des transplantations rénales mais le don d'un lobe hépatique voire d'un poumon est possible.
Pour des raisons historiques, les transplantations à partir d'un
donneur vivant ne représentent qu'une infime fraction du nombre
total des transplantations rénales réalisées en France chaque année
(5 %), contre 24 % en Grande-Bretagne, 38 % en Suisse, 40 % dans
les pays scandinaves et 42 % aux Etats-Unis.
Qui peut donner ?
Ce que dit la loi:
En France, le cadre juridique concernant la transplantation à partir
d'un donneur vivant a été modifié dans la loi
de Bioéthique d'aout 2004:
En mai 2005 un décret d'application de la loi d'aout 2004
pour les donneurs vivants crée des comités de 5 experts
comparables à ceux qui existaient déjà pour
la moelle. Le cercle des donneurs vivants est étendu : la
règle est que le donneur peut être le père ou
la mère, et par dérogation avec COMITE d’EXPERTS
le conjoint, les grands-parents, les frèresou sœur,
fils ou fille, oncle et tante, cousins germains ou cousines germaines,
le conjoint du père ou de la mère, et toute personne
apportant la preuve d’une vie commune d’au moins 2 ans
avec le receveur.
Il y aura une saisine systématique du comité d’experts
qui informera des risques et qui autorisera.
Les critères médicaux
Le donneur doit avoir un groupe sanguin compatible avec celui du receveur :
Un donneur de groupe O peut donner à un receveur de groupe O, A, B ou AB
Un donneur de groupe A peut donner à un receveur de groupe A ou AB
Un donneur de groupe B peut donner à un receveur de groupe B ou AB
Un donneur de groupe AB peut donner à un receveur de groupe AB
Un bilan rénal, général et psychologique est réalisé pour écarter tout risque de complication après le don. Ce bilan doit être normal.
Quels sont les risques pour le donneur ?
Même si le bilan réalisé avant le don est normal, le donneur reste exposé au
risque de toute anesthésie générale et de toute intervention chirurgicale.
Le risque de décès en per et péri-opératoire au cours d'un prélèvement
de rein chez un donneur vivant a été estimé à 0.03 %.
Après le don de rein, le donneur conserve 80 % de sa fonction rénale
initiale. Elle ne se dégrade pas avec le temps, en dehors de la
dégradation liée à l'âge comme chez toute personne.
Des insuffisances rénales chroniques ont été exceptionnellement
décrites. Les sujets ayant donné un rein ne présentent pas plus
d'albuminurie ou d'hypertension artérielle que les personnes de
même âge.
Un registre et un suivi des donneurs vivants est prévu par
la loi.
Quelle sont les modalités de prise en charge financière du don ?
Le donneur ne peut prétendre à aucun paiement en contre partie du don (loi du 29-07-1994).
Le décret de loi N° 2000-409 du 11-05-2000 prévoit la prise en charge directe, par l'établissement hospitalier préleveur, de tous les frais liés au prélèvement (examens, hospitalisations, intervention, frais de déplacement), ainsi que l'indemnisation des pertes de salaire subies par le donneur.
Quels sont les avantages pour le receveur ?
La transplantation rénale à partir d'un donneur vivant a beaucoup d'avantages pour le receveur. C'est la transplantation qui donne les meilleurs résultats, grâce à une " meilleure qualité " du donneur.
La transplantation rénale à partir d'un donneur vivant a aussi l'avantage d'être programmable, pouvant ainsi être réalisée avant que le receveur soit pris en charge en dialyse ou en tenant compte d'impératifs familiaux, professionnels ou de scolarité pour les enfants.
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